Le sport à l'école : plus qu'une matière, une thérapie joyeuse
Alors que la santé des jeunes devient une priorité nationale en Chine, les cours d'éducation physique et sportive (EPS), autrefois considérés comme secondaires, gagnent enfin en reconnaissance. Portées par une volonté politique affirmée, les établissements scolaires multiplient les initiatives pour renforcer le rôle du sport dans le développement physique et mental des élèves.
Dans plusieurs villes du pays, dont Beijing, Hefei, Shanghai et Shenzhen, des écoles ont instauré un cours quotidien d'EPS et allongé la durée des récréations à 15 minutes.
A l'école primaire Qingnianlu de Hefei, capitale de la province de l'Anhui (est), les élèves s'affrontent lors de compétitions de saut à la corde. Visages rouges, fronts en sueurs, mais sourires éclatants : les progrès sont visibles. Depuis la mise en place de ces mesures, les résultats aux tests de condition physique se sont améliorés de 9%, tandis que le taux de myopie a baissé de 3,84%. "Quand les enfants transpirent, leur esprit évacue aussi ses tensions", observe Cai Min, directrice de l'établissement.
Si la tendance à privilégier les résultats académiques au détriment du sport s'atténue, le stress scolaire et le manque d'activité physique restent des défis. A Chongqing (sud-ouest), l'Ecole de langues étrangères de l'arrondissement de Fuling a mis en place des cours adaptés aux besoins des élèves, allant du renforcement musculaire à la gestion du stress. "94% des élèves déclarent se sentir mieux après le sport", se félicite le directeur Wei Changlong.
Certains établissements innovent. A Changsha, capitale de la province du Hunan (centre), l'école primaire Tianhua organise ses cours d'EPS en forêt. "Une éducation sportive de qualité, c'est comme la lumière du soleil : elle fortifie le corps et nourrit l'esprit", explique la directrice Ouyang Aixiang. Une approche saluée par les experts : "Deux séances hebdomadaires en plein air réduisent significativement l'anxiété", confirme Li Youfa, professeur à l'Université normale de Beijing.
Les compétitions scolaires jouent aussi un rôle clé. A l'école primaire expérimentale de l'Université normale de Beijing, plus de 1.800 élèves ont participé à un tournoi de saut à la corde, certains battant des records. "Apprendre à gagner et à perdre, c'est une leçon de vie", souligne le directeur Wu Jianmin. Entre tournois de basket et matches de volley, l'objectif est clair : "Que chaque enfant trouve du plaisir dans le sport."
Pour assurer la pérennité de ces initiatives, les autorités locales de la capitale chinoise ont renforcé les exigences : désormais, chaque école doit organiser au moins un "championnat entre classes" par semestre. "Le sport doit concerner tous les élèves, sans exception", explique Wang Pan, responsable de l'administration municipale de l'Education. Grâce à un soutien financier et des programmes adaptés, l'ambition est simple : faire du sport un moment de joie partagée.